Depuis le début de son séjour au Caire en 2008, Jacqueline Benz fait le récit de scènes auxquelles elle prend part. Le texte est découpé en fragments consacrés à des thèmes dont certains, comme les malentendus, le mariage ou la police, sont récurrents. Aux situations de la vie courante s’ajoutent celles inspirées par ses projets artistiques.
L’intensité de ces textes doit beaucoup à la manière particulière qu’a l’artiste d’entrer en relation avec la société égyptienne. On y lit les alternances de colère et d’affection qui témoignent de l’ambivalence à l’égard de cette culture.
Yalla / Fen (on y va / mais où?) qu’un tampon placé sous les chaussures inscrit à chaque pas que fait l’artiste est exemplaire de sa démarche. Dans cette intervention dans les rues du Caire, elle s’engage en marquant une question à laquelle chacun peut faire écho. Comme piéton du Caire et étrangère, elle réfléchit avec humour et gravité à la forme à donner à ses observations.

Yalla/Fen (récits 2008-2011, le Caire)