«Chez Suzanne Kasser tout se joue entre une masse confuse et les signes qui s’en dégagent. Son travail consiste à rendre une absence présente, une présence absente en ce qui s’efface et ce qui s’inscrit. D’où ce jeu entre proximité et éloignement.» Jean-Paul Gavard-Perret
Difficile d’évoquer ce petit livre, destiné avant tout à être distribué dans le cercle proche de l’artiste. La conjugaison de la présence et de l’absence dans une corps qui s’efface et un signe qui s’inscrit, ce «travail» de l’artiste dont parle Jean-Paul Gavard-Perret, porte ici un nom familier: le deuil. Les vingts dessins au crayon gris décrivent la rencontre entre un fantôme et un échafaudage (entre l’encore-lit-de-mort et le déjà-catafalque) qui a marqué la biographie intime de Suzanne Kasser en août 2014. La date, qui donne son titre au recueil, est volontairement vague, à l’opposé des registres hospitaliers qui notent naissances et décès à la minute près. C’est qu’il faut du temps pour construire un échafaudage, et les fantômes ne trouvent pas tout de suite la bonne distance entre proximité et éloignement.
Ce fac-similé d’un carnet de dessins de l’artiste, dont cinq pages ont été rehaussées au crayon de couleur et dont la couverture a été ornée d’une étiquette vierge, a été photogravé par Roger Emmenegger, imprimé par Christophe Vieillard et relié par Mélanie Humair à Lausanne. Seuls 8 des 40 exemplaires signés et numérotés sont disponibles.

Photolitho: Roger Emmenegger, Lausanne
Impression: Christophe Vielliard, Lausanne
Reliure: Mélanie Humair, Lausanne