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Susie la simple

CHF 24.00

A propos

Susie la simple est un livre passionnant à plus d’un titre. C’est au premier abord un livre «de genre», une biographie de célébrité, dont il remplit pleinement les prérequis: solide documentation, enquête sur les lieux de l’action, narration simple, choix de photographies (un cahier de 16 pages par Philippe Weissbrodt, qui assure également le design du livre et les cartographies).
Mais la nature du sujet – on aura compris qu’il s’agit de Susan Boyle – donne au projet une dimension particulière. Si «la voix d’ange» est aujourd’hui mondialement célèbre, ce n’est pas en tant que «personnalité» du show business, mais en tant que «phénomène». Et c’est bien à propos du phénomène que l’encre a coulé à travers le monde, que ce soit avec un naïf enthousiasme pour un supposé retour à l’authenticité ou avec des cyniques analyses des rouages du monde du spectacle. Mais qui racontera simplement son histoire?

Il fallait une voix originale pour raconter la vie de Susan Boyle. Alonso Llorente, qui a consacré sa vie à la lutte anarchiste, trouve ici un surprenant sujet de méditation apparemment totalement opposés à ses préoccupations. À la manière de Flaubert, racontant dans Un cœur simple la vie sans événements de la servante Félicité, Llorente s’attache à l’histoire d’un personnage issu d’une classe modeste, dont le destin semble formaté par la classe dominante: chez Flaubert la bourgeoisie provinciale et ici, par le show biz mondialisé avec ses représentants les plus pitoyables et les plus imbus de leur pouvoir: les jurys de télé-crochets.
Raconter Susan, la fille «que les gens trouvent un peu bizarre», qui n’a jamais été embrassée et qui vit avec son chat dans une banlieue même pas vraiment sordide. Raconter ses frères, ses parents et l’église où elle chante tous les dimanches. Et cette obsession : convaincre le monde que son amour pour le chant ne sera pas un amour sans retour. En racontant la vie de «Susie la simple», Alonso Llorente rend à Susan Boyle un destin par la littérature.

Alonso Llorente est né à Jaca (Huesca) en 1965. Il fait un apprentissage d’électricien à Saragosse puis étudie la géographie à l’université de Genève. Il habite ensuite Turin où il participe à différentes luttes sociales et fréquente les futurs inculpés de la bande des Loups gris. En Espagne il crée dans les années 1990 trois Casas populares et milite à Barcelone dans le mouvement autonome. Il est arrêté à Turin en 1993 dans l’affaire du sabotage du TAV (Train à grande vitesse). À sa libération, il regagne l’Espagne où il vit depuis sous un nom d’emprunt. Il est l’auteur d’ «Anciens vivants» et du «Manuel de disparition». Les enjeux de son intérêt pour Susan Boyle sont éclairés dans une passionnante postface d’Alexandre Friederich.


Susie la simple ist ein in mehrerer Hinsicht bemerkenswertes Buch. Auf den ersten Blick handelt es sich um ein typisches Produkt der Gattung Celebrity-Biografie, deren traditionelle Erwartungen es erfüllt. Der Text ist solide dokumentiert, an den Originalschauplätzen recherchiert, hat eine einfache Erzählstruktur und wird durch eine Auswahl von Fotografien bereichert.
Doch die Natur des Subjekts – es geht um Susan Boyle – verleiht dem Projekt eine besondere Dimension. Die « Engelsstimme » ist heute nämlich weniger als Persönlichkeit denn als Phänomen des Showbusiness berühmt. Über das Phänomen Susan Boyle ist schon viel geschrieben worden. Mit naivem Enthusiasmus freut man sich über eine vorgestellte Rückkehr zur Authentizität, oder man erfährt aus zynischen Berichten, wie die Welt des Spektakels in den Kulissen aussieht. Doch wer erzählt einfach ihre Geschichte?
Um das Leben von Susan Boyle zu erzählen, braucht es eine originelle Stimme. Alonso Llorente, der sein Leben im Untergrund dem (vermutlich auch bewaffneten) anarchistischen Kampf gewidmet hat, findet hier ein erstaunliches Thema. Scheinbar steht es in völligem Widerspruch zu seinen Interessen. Wie in Flauberts Erzählung « Un cœur simple » über das ereignislose Leben des Dienstmädchens Félicité, interessiert sich Lorente hier für die Frau aus einfachen Verhältnissen, deren Schicksal durch die herrschende Klasse geprägt wird. Was bei Flaubert das provinzielle Bürgertum, ist hier die weltweite Industrie des Showbusiness mit seinen erbärmlichen und machtbewussten Juroren der Reality Shows.
Llorente interessiert sich für die « etwas eigenartige » Frau, die nie geküsst wurde und mit ihrer Katze in einer nicht einmal besonders heruntergekommenen Vorstadt lebt. Er widmet sich ihren Brüdern, ihren Eltern und der Kirche, wo sie jeden Sonntag singt. Und ihrer Obsession, der Welt zu beweisen, dass ihre Liebe zum Gesang keine unerwiderte Liebe ist. Indem er die Geschichte von «Susie Simple» erzählt, gibt Alonso Llorente Susan Boyle ein Schicksal durch die Literatur.


Susie la simple is, in many respects, a fascinating book. At first glance it has the characteristics of a celebrity biography, ticking all the necessary boxes: solid documentation, on scene investigation, simple narrative and choice of photographs.
It is of course the nature of the subject – we are talking about Susan Boyle – which makes this project distinctive. If the “voice of an angel” is currently famous worldwide, it’s not so much as a show business personality, but as a phenomenon. Popular media interest has centered more on the phenomenon, whether a naïve interest for an apparent return towards authenticity, or  cynical analysis of the workings of show business. What about her story?
It took someone original to tell Susan Boyle’s story. Alonso Llorente, someone who has made clandestinity and anarchism his life’s work, found a surprising subject on which to meditate, a stark contrast to his usual preoccupation. In the style of Flaubert in “A Simple Heart” the uneventful life of the servant Felicity, Llorente becomes interested the story of a person of modest origins, whose destiny appears formatted by the ruling classes: In Flaubert’s case, the provincial middle class, and in ours by global showbiz through its most pathetic representatives, the power-corrupted juries on reality television talent shows.
To speak of Susan, the girl that people find “a little strange” who has never been kissed, who lives with her cat in an almost squalid suburb, to talk of her brothers, her parents, and the church where she sings every Sunday. And the  obsession: convince everyone that her love of singing will not be unrequited. In telling the story of “Simple Susie” Alonso Llorente provides Susan Boyle with a literary destiny-

REVUE DE PRESSE

24HEURES, 13/12/09
«Ciao Bellissima», par Jean-Louis Kuffer

FLUCTUAT.NET, 12/09
«L’étrange biographie de Susan Boyle», par Céline Ngi

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