A propos
Le Cosmos nous envoie un message: prenez garde aux femmes rebelles de Caroline Tschumi! Fluant et refluant, bondissant d’une ville à l’autre, leur cortège farouche et fantastique éblouit.
#20 – Miettes au beurre et leporello vitaliste, l’épisode de notre podcast à propos de Femme ville de Caroline Tschumi. En présence de l’autrice, ainsi que de Rodolphe Petit, co-parrain de l’ouvrage, et d’Olivier Matthey, agitateur de paroles. À écouter sans attendre.
C’est pour ainsi dire par accident qu’a débuté le travail de Caroline Tschumi sur un carnet papier japonais ou leporello, acheté par erreur en 2015 au lieu du carnet classique utilisé depuis des années. Face à une page de deux mètres de long, peut-être davantage, soigneusement pliée en accordéon, l’artiste s’est tout de même mise à dessiner, et cette longue feuille de papier lui a alors permis de déployer une narration complétement débridée, sorte d’écriture automatique par le trait.
Alors qu’elle investissait ce nouveau terrain graphique, un souvenir d’enfance lui est revenu. Celui d’une longue bande de papier, punaisée dans toute sa longueur à une plinthe en bois sous le plafond du bureau de son grand-père. Un dessin à l’encre d’une espèce de procession de monstres et autres créatures extraordinaires accrochait le regard en hauteur de la pièce remplie de livres et d’un fatras extraordinaire. Enfant, elle a passé beaucoup de temps, fascinée, à regarder ce dessin.
Elle se souvient encore de l’attraction exercée sur elle, et sait aujourd’hui qu’il a contribué à son désir de créer. Elle croit même qu’elle tente à reconstituer ce souvenir, qui, chaque année, à la fois s’effrite et s’enlumine de l’aura de légende que la mémoire confère aux souvenirs chéris.
En 2016, Caroline Tschumi a entamé de dessiner Femme ville, forte de l’expérience acquise avec un premier leporello qu’elle avait intitulé Tomorrow Never knows en hommage aux Beatles. Elle a décidé de poursuivre dans la même ligne, dans une totale liberté narrative, mais cette fois-ci avec une donnée simple qui puisse tenir de fil conducteur. Spontanément, sans idée préconçue, un premier personnage féminin est apparu. Elle avait son thème ! Une procession loufoque de femmes a surgi. Des géantes, des femmes animaux, des femmes hélicoptère, des femmes partout.
Ce travail sur carnet papier japonais a permis un véritable déploiement géographique de l’imaginaire. Caroline Tschumi conserve depuis lors cette pratique dans son travail artistique.
Artiste plasticienne suisse née en 1983, diplômée de la HEAD – Genève, Caroline Tschumi travaille principalement le dessin et la peinture. Elle est exposée dans divers musées, institutions d’art et galerie, dont le MAMCO (CH), le MCBA (CH), le MRAC (FR), la Kunsthalle Palazzo (CH), Circuit (CH), Smallville Space (CH), la Ferme la Chapelle (CH), le château de Chillon (CH) et Analix Forever (CH).
Julie Enckell est une curatrice et historienne de l’art suisse. Entre 2013 et 2017, elle a dirigé le Musée Jenisch Vevey, après y avoir occupé le poste de Conservatrice Art moderne et contemporain (2007-2013). Elle a conduit une cinquantaine de projets d’exposition et de publications, avec des artistes tels que Pierrette Bloch, Alain Huck, Ulla von Brandenburg, Thomas Hirschhorn, Francis Alÿs, Denis Savary. Elle est depuis 2018 responsable du Développement culturel de la HEAD.
Informations
- N° 388
- Auteur-e-s
- Édition établie par Christian Pellet, Rodolphe Petit
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Textes de
Julie Enckell
- Graphisme Indoors
- Format 13 x 20,5 cm
- Pages 56
- Genre livre d'artiste
- Mots-clé femmes dans tous leurs états, hybridation, procession, villes fantastiques
- Collection Varia
- ISBN 978-2-88964-053-9
- Date de parution 16 juin 2023
- Prix CHF 32.00