A propos
Une ode à ce qui était, à ceux que l’on ne peut plus effleurer, à ceux dont il est si facile d’oublier la voix.
Tu te souviens des fanzines punk-rock qu’on aimait tant? Cette façon bordélique et kaléidoscopique de raconter le monde et les groupes qui faisaient tourner la tête? Dans cette veine Do It Yourself et démerde-toi comme tu peux, Flynn Maria Bergmann a fabriqué son artzine à la croisée des mots et des arts visuels, à ce point précis où le poète et plasticien nage en eaux troubles à la perfection. Ce zine est l’occasion de dérouler son univers ailleurs que sur les lourds et statiques murs d’une galerie, ailleurs qu’entre la couverture rigide et figée d’un recueil de poésie. Le FlynnZine a ce truc plus éphémère des œuvres que l’on crée dans l’urgence. Un format journal pour trôner quelques temps sur ta table de salon, ou dans tes toilettes, pour finir par emballer ta porcelaine le jour où tu déménages. Tu vois l’idée?
Le deuxième numéro du FlynnZine c’est du cash, pas un chèque en bois. Du bois pourtant il y en a, de celui dont on construit les cercueils, de celui qui enferme les corps une fois qu’ils ont rendu leur dernier souffle à qui de droit. Le deuxième numéro du FlynnZine, c’est aussi la bande-son d’une zone de solitude qui façonne l’amour. Au détour d’une étagère poussiéreuse, la collection de K7 du peintre Alexandre Loye, torchée à la plume, K7 après K7, mémoire de sa jeunesse, mémoire d’une deuxième peau, enregistrée par d’autres, mémoire d’un objet obsolète et d’une époque qui n’existent plus. Le deuxième numéro du FlynnZine c’est précisément ça, une ode à ce qui était, à ceux que l’on ne peut plus effleurer, à ceux dont il est si facile d’oublier la voix. Dans cette caisse de résonance, Flynn Maria Bergmann colle son oreille au pouls des fantômes, trace leurs contours à coup de mots, de papier froissé, superposé, cloué, scotché, griffonné. Sa façon à lui de recoller les morceaux.
Flynn Maria Bergmann, né en 1969 à Lausanne, vit et travaille à Lausanne. Comme un cow-boy de roman, il semble sculpté au cran d’arrêt. Cette lame avec laquelle on passe et repasse encore pour être bien sûr que ce qu’il reste de chair épouse l’os. Un antihéros, de ceux qu’on campe dans nos rêves ordinaires, une fois le bouquin dévoré dans la sueur. Of course, on soupçonne qu’il en a bavé. Un peu. Mais on l’envie, parfois. On envie cette soif d’absolu, cette poitrine pleine de vide et cette sensibilité à fleur d’encre. Chez art&fiction, Flynn Maria Bergmann est également l’auteur de Fiasco FM (2013), de FlynnZine #1 (2018) et de Amor Fati avec Liliana Gassiot (2019).
Alexandre Loye est né en 1972 en Valais. Depuis son diplôme à l’ESAV (aujourd’hui HEAD) de Genève en 1996, il se consacre essentiellement à la peinture, avec ses à-côtés nécessaires ‒ dessin, écriture, sculpture. Son travail, toujours figuratif, cherche à intégrer plus que la seule perception visuelle : celles aussi du corps (sensations physiques) et de l’esprit (bribes de pensées) dans une image cohérente. En parallèle, il participe à différents collectifs d’artistes, principalement art&fiction où il s’active à la fois comme auteur et comme éditeur. Ses publications récentes sont regroupées dans la série Une table à soi, revue à la périodicité élastique, confectionnée à partir d’extraits de ses carnets. Il vit à Lausanne depuis 1991.
- Édité par l’Association Flynnzine avec le soutien d’Art Visuels Vaud et de la Fondation Jan Michalski pour l’écriture et la littérature.
REVUE DE PRESSE
LA LIBERTÉ, 18/07/2020
«Feu sa mère» par Thierry Raboud
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HEIDI.NEWS, 19/06/2020
«Un poète face au Covid : le souffle de l’intime et de l’universel» par Alexandre Lanz
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LA COULEURS DES JOURS, juin 2020
Les bonnes feuilles
Informations
- N° 324
- Auteur-e-s
- Contributions de Alexandre Loye, Tennessee MacDougall
- Format 30.4 x 39.5 cm
- Pages 64
- Poids 315 gr.
- Collection FlynnZine, Varia
- ISBN 978-2-88964-003-4
- Date de parution 18 juin 2020
- Prix CHF 25.00