Antoine Jaccoud aimerait vivre une aventure. Partir avec un photographe, partager son quotidien sur le terrain, le voir réfléchir à ses images. Ce sera Guillaume Perret, photographe par surprise, qui s’adonne aujourd’hui à cet art avec une intense curiosité, pour sonder l’âme des gens avec élégance et empathie. Alors nos deux aventuriers se lancent dans l’exploration du K2. Pas n’importe lequel: un petit point sur la carte, en l’occurrence du Grand Lausanne, ayant K pour abscisse et 2 pour ordonnée. Entre Mediamarkt, Buffalo Grill et les marchands de matelas. Avec un peu de nature tout de même, une rivière et trois arbres, et un cimetière de bornes kilométriques.
C’est le journal d’un périple au cœur d’une zone industrielle, à la rencontre de ses occupants. Au jour le jour, Jaccoud nous dévoile les peines et les joies, les instants loufoques, la philosophie du photographe qui se livre, banane à la main ou blotti dans son sac de couchage comme un vrai alpiniste. Un photographe en quête d’un portrait lui aussi : celui des occupants de cet étrange biotope, ordinaires et héroïques.

Antoine Jaccoud est né à Lausanne en 1957. Licencié en sciences politiques, il se forme à l’écriture dramatique auprès du cinéaste polonais Krzysztof Kieślowski et du pédagogue tchèque Frank Daniel. En tant que scénariste, il a été associé à l’écriture de nombreux films suisses documentaires et de fiction (Azzurro de Denis Rabaglia; La bonne conduite de Jean-Stéphane Bron; Mein Name ist Bach de Dominique de Rivaz; Tout un hiver sans feu de Greg Zglinski et Des épaules solides d’Ursula Meier). Tous ces films ont été primés en Suisse et en Europe. Responsable de l’enseignement du scénario au Département Cinéma de l’École cantonale d’art de Lausanne de 1996 à 2000, il multiplie depuis quelques années les enseignements en France, au Québec, en Géorgie, Pologne, Israël, Burkina Faso… Au théâtre, Antoine Jaccoud a été jusqu’en 2005 le dramaturge du Théâtre en Flammes: Je suis le mari de Lolo, monologue du mari d’une défunte porno star; Le voyage en Suisse, méditation ironique et noire jouée dans un autobus en déplacement, et On Liquide, « farce tragique » consacrée à la disparition de la paysannerie. Parmi ses ouvrages: Après l’averse. Tableau de la catastrophe (avec Nicolas Fournier), art&fiction, 2023; Adieu aux bêtes, 2017, et Country, éditions d’autre part, 2016. Il a reçu en 2013 le prix de littérature de la Fondation vaudoise pour la culture pour l’ensemble de son travail d’écriture, et le prix d’honneur des Journées du film de Soleure pour sa contribution au cinéma suisse.

Guillaume Perret, né en 1973, est un artiste-photographe qui vit à Cormondrèche dans le canton de Neuchâtel. Après avoir exercé les métiers de maçon et d’enseignant il décide de se consacrer entièrement à la photographie. Il travaille aussi bien dans le registre du reportage que dans celui du portrait, et tant pour des institutions culturelles que pour des entreprises de sa région. Il collabore également avec divers titres de presse en Suisse romande. 
Dans ses travaux personnels, Guillaume Perret cherche à saisir la beauté fragile de l’existence humaine. Son regard sensible lui permet d’accéder à une forme d’intimité souvent révélatrice des enjeux, des atouts comme des failles de notre société. Il s’intéresse au potentiel narratif de la photographie. Dans ses paysages et dans les portraits qu’il met en scène, il cherche à toucher le spectateur, à travailler aux limites de l’intime et de la pudeur. Le travail de fond de Guillaume Perret explore souvent les corps de ceux qui naviguent dans les marges. Il photographie les rencontres avec ces personnages de manière instinctive, avant que l’intellect ne se les approprie et les réduise en discours.
« Nous vivons dans une civilisation qui a donné la priorité absolue à l’intellect, c’est-à-dire à la compréhension du monde au moyen du cerveau et de la réflexion cognitive. Or c’est par une approche tendre et poétique que le photographe aborde ces éléments qui échappent encore à la priorité du rationalisme – l’art et l’amour – afin d’en exalter l’indicible ». George Kouvas, tiré de la préface de son livre « AMOUR ».

Revue de presse

«Antoine Jaccoud accompagne Guillaume Perret au K2!» par Étienne Dumont
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