À propos
C’est un dimanche après-midi de l’automne 2014. Son fils est venu lui rendre visite, alors Claudine prépare du thé. Avec tout le soin que ses proches lui connaissent, elle place la bouilloire sur la gazinière, puis craque une allumette. «Dieu!» s’écrie-t-elle lorsque, dans un tremblement incontrôlé, l’allumette lui échappe des mains. Au même moment, sous le maillage dense de centaines de milliards de cellules, un neurone vient d’éclater. Claudine verse le thé à la bergamote dans la tasse de son fils, mais ce qu’elle ignore, c’est que sa substance noire est déjà un champ de ruine. La maladie se répand depuis des années, insidieusement…
Claudine est la mère du dramaturge Fabrice Gorgerat. Son récit a été transposé dans une narration scientifique par le chercheur Yohann Thenaisie et son corps a été photographié par Julie Masson. Ce livre raconte la condition de Claudine, et à travers elle, l’histoire de la maladie de Parkinson. Sa grande histoire faite d’expérimentations médicales, de drogues de synthèse, de camps militaires américains et de champs de pesticides. Mais aussi l’histoire ordinaire d’une patiente parmi d’autres, de la zone pavillonnaire où elle vit, de son combat contre la maladie, de la technologie parfois dysfonctionnelle dans sa chair, de sa quête d’un sens supérieur à la déflagration de son corps.
Formé à l’INSAS (Institut national supérieur des arts du spectacle), à Bruxelles, Fabrice Gorgerat fonde la Cie Jours tranquilles en 1994. Dans ses spectacles, qui sont autant d’immersions sensorielles, le metteur en scène lausannois confie souvent à ses figures le soin de réveiller ses fantômes. Il travaille sur l’inconscient, cette part enfouie qui raconte l’être humain dans ce qui échappe, résiste, dérape et surprend. Il est également dramaturge et pédagogue.
Photographe diplômée depuis 2014 de la formation supérieure de l’école de photographie de Vevey, Julie Masson développe une pratique du portrait sensible, attentive aux mouvements intérieurs, aux récits invisibles, à ce qui nous constitue. Elle collabore régulièrement avec le monde des arts vivants et mène, entre commandes et recherches personnelles, une quête discrète de la beauté, de la magie tapie dans toute chose.
Yohann Thenaisie est normalien et docteur en neurosciences. Ses recherches à l’Université de Lausanne portent sur le développement d’une stimulation cérébrale profonde liée à une intelligence artificielle pour aider les patients souffrant de la maladie de Parkinson. En 2021, il remporte le premier prix international de Ma Thèse en 180 secondes. Par ailleurs comédien diplômé de La Manufacture, Yohann crée des spectacles et conférences de vulgarisation scientifique.
Informations
- N° 447
- Auteur-e-s
- Édition établie par Allison Huetz
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Textes de
Yohann Thenaisie
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Concept
Fabrice Gorgerat
- Photographies Julie Masson
- Graphisme Indoors
- Format 21 x 14 cm
- Pages 128
- Genre récit
- Mots-clé hacking, implant, maladie, neurotechnologie, Parkinson
- Collection Erreurs sensibles
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Co-édition
La Grange – Unil
- ISBN 978-2-88964-108-6
- Date de parution 11 février 2026
- Prix CHF 18.00











