A propos
«Juste après la crise de 1983, mes parents ont acheté d’urgence une maison très bon marché. C’était à la campagne à Xilotzingo, un terrain agricole dans la périphérie de Puebla. C’était une maison que des réfugiés argentins voulaient revendre rapidement car ils souhaitaient retourner à Buenos Aires, la démocratie étant revenue dans ce pays.(Marisa Cornejo, L’Empreinte, art&fiction 2023)» Dans le travail de Marisa Cornejo autour des archives de son père, l’artiste chilien Eugenio Cornejo, cette maison de Xilotzingo (Puebla, Mexique) tient une place particulière. La famille y a en effet trouvé refuge après un long périple de migration forcée et Marisa s’y trouvait 20 ans après aux côtés de son père au moment de sa mort prématurée en 2002.
Pour cette édition de 4 impressions sur tissu, Marisa Cornejo a choisi d’évoquer Xilotzingo en superposant différents éléments. En vert, un document d’archive concernant le lieu (photo, plan dessiné par son père, détail d’ameublement); en rouge une œuvre de son père issu d’un cartable de recherches graphiques; en noir, un poème visuel composé à partir de documents administratifs qui ont jalonné le parcours d’exil forcé de la famille. Chaque tissu évoque un article de la Déclaration universelle des droits de l’homme, de la protection de laquelle la famille n’a jamais pu bénéficier pleinement après le coup d’État militaire au Chili en 1973.
Les quatre impressions:
Article 14 —Table (Chercher asile)
Article 23 — Chaises (Conditions équitables)
Article 25 — Maison (Niveau de vie suffisant)
Article 13 — Labyrinthe (Circuler librement)
Née à Santiago du Chili en 1971, Marisa Cornejo est une artiste basée en Suisse et en France. Elle obtient un bachelor en arts visuels à l’UNAM de Mexico et un master en arts visuels CCC à la HEAD à Genève. Après le Coup d’État en décembre 1973, elle part, avec sa famille, vivre en exil en Argentine de 1973 à 76, en Bulgarie de 1977 à 78, en Belgique de 1978 à 80, puis à Mexico de 1980 à 98 où elle étudie la danse contemporaine, les arts visuels et collabore dans le collectif d’artistes La Panadería. En 1998, elle émigre en Angleterre où elle devient mère de deux filles. En 2002, elle déménage à Bruxelles où elle a un fils. Depuis 2005, elle s’installe près de Genève où elle travaille la thématique de la mémoire et l’identité marquée par la migration forcée, à travers le dessin de ses rêves en tant qu’artiste chercheuse. Le travail de Marisa Cornejo constitue une archive des rêves où elle recueille ce que la terre-mère transmet comme message sur les problématiques de la femme migrante et les solutions à connaître sur le territoire qu’elle habite. Elle a publié chez art&fiction General (2011), I am, (2013), Comme une Neptune (2018).
Informations
- N° 388
- Auteur-e-s
- Format 140 x 290 cm
- Impression quadrichromie par sublimation sur polyester 110 g/m2, ourlets périphériques
- Genre drapeau
- Collection Goodies
- Édition limitée à 5 exemplaires
- Date de parution 1er septembre 2022
- Prix CHF 540.00