A propos
Chili, 1973 — Genève, 2023. Des photographies retrouvées pour raconter les répercussions du coup d’état militaire de Pinochet sur une famille d’artistes et d’enseignants sur les routes de l’exil. Le récit intime d’une fille dédié à la mémoire de son père.
#18 – Exils en mandarine-rhinzome, dialogue autour des voix de l’exil et du rêve, du Chili et de sa musique, et des archives d’Eugenio, père artiste de l’autrice. En présence de l’autrice Marisa Cornejo, ainsi que de Stéphane Fretz, parrain de l’ouvrage, et d’Olivier Matthey, agitateur de paroles. À écouter ¡ahora!
En 2006, une caisse de 3 mètres cubes est déposée devant une coquette villa d’un lotissement construit deux décennies plus tôt dans les environs de Genève pour les fonctionnaires internationaux. Elle arrive du Mexique et renferme quelques meubles, des objets d’art, des peintures, dessins, gravures et des milliers de photographies. C’est l’essentiel de l’archive d’Eugenio Cornejo, né à Santiago du Chili en 1940 et mort à Puebla au Mexique en 2002, artiste engagé, enseignant, victime d’emprisonnement politique et de torture sous la dictature de Pinochet, réfugié non reconnu comme tel et mort en exil d’alcoolisme, sans avoir obtenu aucune réparation ou compensation de l’État chilien.
L’artiste Marisa Cornejo, sa fille, a organisé le sauvetage, et poursuit dès lors la fouille et le tamisage de l’archive de son père. Elle est engagée depuis quelques années dans ce processus lorsqu’elle décide de numériser le contenu de 15 boîtes remplies de 1500 diapositives qui lui révèlent le versant solaire de l’exil qui a mené la famille du Chili au Mexique en passant par l’Argentine, la Bulgarie et la Belgique dans un monde en pleine guerre froide. Sites archéologiques, splendeurs de la nature, scènes familiales, réunions amicales et excursions, les images ainsi révélées comblent les trous de mémoire de la petite fille qui a vécu ce périple entre sa 2e et sa 9e année et lui permettent de construire un récit à partir de ce qui n’avait été jusque-là qu’une confusion traumatique indicible.
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La collection Pacific//Terrain
Débutée en 2022, Pacific//Terrain regroupe des narrations documentaires, en textes et en images, ayant l’intention de cultiver l’hétérogénéité des connaissances, bousculer les genres et décentrer les points de vue.
Marisa Cornejo est une artiste plasticienne, d’origine chilienne, qui travaille aujourd’hui en Suisse et en France. Née le 26 septembre 1971 à Santiago du Chili, elle quitte le pays avec sa famille en 1973, après le coup d’État de Pinochet. Pendant leur exil, elle vivra successivement en Argentine (1973-1976), en Bulgarie (1977-1978), en Belgique (1978-1980), et au Mexique (1980 à 1998) où elle étudie la danse contemporaine. En 1985, elle est autorisée à revenir au Chili, mais elle repart à Mexico pour y suivre, dès 1992 des études en arts visuels à l’UNAM. Elle collabore à cette époque avec le collectif d’artistes La Panadería. En 1998, elle émigre en Angleterre, se marie et devient mère de deux filles. En 2002, elle déménage à Bruxelles où elle a un fils. Depuis 2005, elle est installée près de Genève. Pendant son master en arts visuels à la Haute école d’art et de design (HEAD), elle entame un travail de recherche sur la thématique de la mémoire et de la migration forcée, inspiré de son histoire personnelle. En 2013, elle publie un recueil rassemblant les dessins de ses rêves, intitulé I am. Cet inventaire est aussi une archive lui permettant de revisiter une identité fracturée par l’exil et la disparition. La question de l’archive personnelle et collective ainsi que le rapport à l’histoire traversent toute sa pratique artistique. Elle est l’autrice chez art&fiction de General (2011), I am (2013), Comme une Neptune (2018).
Roland Junod (préfacier) est enseignant en philosophie éthique et politique, retraité de la Haute école de travail social – Genève, membre de l’association Éthique&Cité.
REVUE DE PRESSE
LE MATIN DIMANCHE, 24/12/2023
«Marisa Cornejo, l’art est une arme contre la dictature», par Odile Cornuz
BON POUR LA TÊTE, 15/09/2023
«Marisa Cornejo, un art inclusif en faveur de la mémoire chilienne» par Emmanuel Deonna
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REVUE L’AUTRE AMÉRIQUE, 01/09/2023
Chronique par Madeleine Buet
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LA CENTRALE 22, PARIS, 11/06/2023
Carmen Castillo parle de «L’empreinte»
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VICEVERSA LITTERATURE, 30/05/2023
Critique par Giulietta Mottini
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TV5 MONDE, 01/04/2023
Entretien durant la Foire du livre de Bruxelles avec Pascale Bourgaux et Guillaume Gouet
LE TEMPS, 25/03/2023
«L’exil de père en fille» par Lisbeth Koutchoumoff Arman
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LA LIBRAIRIE FRANCOPHONE, 02/02/2023
Coup de cœur de Alexandre Dimitrijevic
LA LIBERTÉ, 07/01/2023
«Empreintes chiliennes» par Thierry Raboud
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Informations
- N° 379
- Auteur-e-s
- Édition établie par Stéphane Fretz
- Contributions de Roland Junod
- Images plus de 120 illustrations
- Graphisme Maïssane Escur
- Format 15 x 21 cm
- Pages 272
- Genre biographie
- Collection Pacific//Terrain
- ISBN 978-2-88964-031-7
- Date de parution 6 janvier 2023
- Prix CHF 27.00