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Le cri du geai

Dans le cadre du programme RushaHour d’art&fiction, La folle Avoine se met en mouvement pour présenter son ouvrage sous la forme d’une lecture performée. Explorant le langage de sa voix sincère et son regard affirmé, elle donne vie aux lettres, aux échanges et aux dialogues dans une rencontre vivante avec son travail.

Le cri du geai interroge la notion de territoire: à qui appartient l’espace public? Qui l’occupe? L’autrice met en lumière la place de figures dominantes (la statue de David de Pury à Neuchâtel), tout en cherchant à offrir un refuge symbolique au cœur de la ville pour les mis au banc de la société (les pigeons). Sa lutte se déploie en douceur, en tentant de nouer des relations avec ses interlocuteur·trices. Sa volonté de créer des ponts vers l’autre se manifeste dans l’architecture du manuscrit, un collage qui forge de scène en scène un véritable réseau de sens. Sur papier, c’est une tentative de raccommoder les pièces rapportées de nos vies éclatées: des faits réels, des pensées, de la fiction, de la poésie, des formes de communication, des images, du vide. On s’immerge par bribes dans la pratique de La folle Avoine et, si l’on accepte de l’accompagner, l’amitié devient possible et le voyage peut commencer.

Prochaines dates en 2025:

Café culturel Le Mécanoscriptophile, Lausanne, 28 mai 2025.
Portes: 18h / Lecture: 19h

La Ferme-Asile, Sion, 10 juillet 2025 (horaire à préciser)

À Diane

En été 2021, Filippo Filliger, réalise le film Diane ou le début du monde fini. Il se déroule sur les ruines du sanctuaire de Diane au bord du lac de Nemi en Italie, pour évoquer notre monde en crise, notamment la perte d’un équilibre entre les êtres humains et la nature.

Pour raconter l’histoire de ce lieu marqué par l’histoire antique et spirituelle autant que par des événements plus récents et profanes, le réalisateur demande à Dorothée Thébert, sa compagne, d’écrire un texte – travail de recherche et d’écriture qu’il filme en retour. Dans cet essai cinématographique, ils tentent de comprendre ensemble si l’amour a encore un sens dans un monde fini.

Le texte de Dorothée, Les Dianes, prête la voix à différentes représentations de la déesse gardienne des cycles de la vie. En naviguant à travers les époques, l’autrice se questionne sur l’évolution de ces figures, qui racontent aussi une histoire du regard posé sur le corps des femmes.

La performance À Diane réunit les deux créations en un même évènement. La projection du film de Filippo Filliger précède une lecture du texte par Dorothée Thébert, accompagnée d’une composition musicale d’Olga Kokcharova. Ainsi les deux œuvres se tissent, se répondent ou se complètent, comme dans une danse amoureuse.

C’est la nuit. Une nuit d’été bruissante et suffocante. Une lampe à huile s’allume. Diane, déesse protectrice de la fertilité, prend la parole. 
Elle se confronte à trois millénaires de masculinité
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Dates confirmées de la lecture

STANDARD/DELUXE, Lausanne
vendredi 08 novembre 2024, dès 19h

LA BOUTIQUE DU LIVRE, Neuchâtel
vendredi 23 août 2024

LA FUREUR DE LIRE, Bibliothèque de la Cité, Genève
samedi 25 novembre 2023, 14h30-16h

Après l’averse

La lecture augmentée d’Après l’averse vise non seulement à faire entendre intégralement son corpus narratif et faire voir, en grand, les œuvres qui le constituent, elle souhaite également reconduirel’atmosphère du livre en plongeant le public dans cet univers étrange, catastrophé, voire catastrophiste, un peu documentaire, un peu complotiste, mais discrètement ironique et distancié qui le caractérise. On n’embouchera pas en effet les trompettes du discours collapsologique sans les précautions d’un humour salvateur et roboratif !

Les textes sont lus par leur auteur au micro. Près de 15 ans de lectures-performances avec le collectif Bern ist überall l’ont entraîné à cet exercice. Nicolas Fournier gère la projection sur grand écran de ses œuvres sur un mode VJ propre à alterner le plein format et le détail, les paysages et les scènes de groupe. Enfin, le musicien et compositeur Gabriel Scotti, qui nourrit de ses créations sonores le cinéma aussi bien que la scène depuis de nombreuses années, nimbe la proposition de ses boucles, tapis et drones.

On est Après l’averse. On est pendant aussi, peut-être. Dedans. Dessous. Et cela fait frissonner, et cela fait sourire aussi, un peu, comme sous cape, et c’est fort, puissant, et agréable.

Le dispositif, enfin, est conçu sans trop de pesanteurs. Après l’Averse, il convient d’être humble, et sobre.

Prochaines dates de la lecture

THÉÂTRE DU GALPON, Genève
dimanche 8 décembre 2024, 16h.

Rimbaud, Rambo, Ramuz

La lecture de Nathalie Perrin alterne des extraits tirés de son livre Rimbaud, Rambo, Ramuz sous-titré: L’étrange destin de quelques maisons d’écrivains et des passages pendant lesquels l’autrice revient sur la genèse de sa recherche, et en particulier pendant les périples qui l’ont conduite de la découverte de la maison de Rimbaud à Harar à celle de Duras à Neauphle-le-Château.

Qu’est-ce qui nous pousse aujourd’hui à conserver et à sacraliser les maisons et les affaires des écrivains? À considérer des objets leur ayant appartenu comme des reliques de saints? Quels sont ces fétiches que ces nouveaux pèlerins utilisent comme des objets de médiation? Nathalie Perrin nous présentera quelques exemples qu’elle a croisé sur son chemin, à Lausanne et ses très larges alentours, ou aux détours de ses lectures.

Les questions pratiques (guerres de succession entre héritiers et pouvoirs publics, gestion d’intérêts politiques et culturels irréconciliables…) liées à la muséalisation d’une maison d’écrivain sont également abordées et permettent une approche saine et distanciée des enjeux que l’artiste-chercheuse aborde avec fraîcheur et humour.

Afin d’illustrer son sujet, les spectateurs recevront un poster en cadeau à l’entrée avec des dessins et des photos prises par l’autrice pendant ses voyages.

La lecture en duo dure env. 30’.

Poucet

Combien d’entre nous ont passé leurs après-midis couchés sur le tapis du salon, à tourner les pages de ces petits albums aux couvertures brillantes, obéissant au son de la fée clochette, et suivant d’un œil la course grésillante de l’aiguille dans le sillon en spirale d’un vinyle incassable, jusqu’au dénouement, forcément heureux, de l’histoire ?
 
Bien après Charles Perrault, Rodolphe Petit s’est emparé du conte classique Le Petit Poucet pour lui donner un prolongement contemporain dramatique.
 
Le héros du conte a vieilli. En quête d’un lieu acceptable, l’enfant devenu adulte fait l’expérience d’une douloureuse exclusion, d’un pénible isolement. Il est survenu un drame dont il est seul survivant. Ses frères ont tous péri sous les crocs de l’Ogre. Depuis, la conviction de sa culpabilité le mine. Elle n’est pas transmissible aux autres. Sur la route, il dérive. Le geste de détachement en devient presque volontaire quand la bonne compagnie est introuvable. Poucet poursuit ainsi sa vie itinérante dans des paysages hostiles, incapable de s’arracher au pouvoir d’enfermement du traumatisme.

La musique joue avec les codes du livre-disque (littéralité, bruitage, etc.), imprégnée par l’atmosphère douloureuse du texte et les images tantôt sombres, tantôt lumineuses du peintre.

Je n’ai jamais vu la Joconde en vrai

Une lecture augmentée, mais qu’est-ce? Loin d’être un concept aux contours brumeux comme un paysage de la Renaissance italienne, la proposition de Florence Grivel n’est que plaisir des sens et gourmandise de la vie. Le récit initiatique de sa vie d’étudiante en histoire de l’art, ses rencontres avec une œuvre de Vermeer ou de Duchamp ont la saveur piquante de la rucola et le goût fruité du parmigiano. Une dynamique pleine d’évocations, de récits sensibles, vécus, où l’humour affleure.

Aux évidences tenaces des débuts où l’art est une affirmation plutôt qu’une rampe à questions, s’ajoutent les craintes et les élans d’une identité balbutiante. Une quête de vérité se dessine, l’art comme un puissant révélateur du réel où s’invite – au fil des strates personnelles, anecdotiques, initiatiques, alchimiques et universelles -, l’émerveillement des premières fois, la découverte de soi avec les collines toscanes en toile de fond.

« Sur scène, une petite heure où je souhaite emmener le public sur mes voies de l’art par une lecture augmentée où plusieurs touches expressives sont convoquées: matière sonore enregistrée et chansons en live, ambiance intimiste pour évoquer  quelques images de mon musée personnel. »

— Florence Grivel